• Le mardi 11 juillet 2006, à l'initiative de la Confédération Paysanne, de Dal et de l'Union syndicale Solidaires, des représentant-es de différents mouvements sociaux se sont retrouvés à Bagnolet, dans les locaux de la Confédération Paysanne pour une « journée de réflexion militante » sur le thème des luttes sociales et des convergences entre différents mouvements sociaux. Cette réunion s'inscrivait dans la suite de différentes rencontres estivales des années passées. Une nouvelle rencontre a eu lieu le mardi 5 septembre et a confirmé la volonté des participants de construire ce réseau.


    Ce texte n'a pas vocation à recenser tous les thèmes sur lesquels s'organisent les luttes et résistances aujourd'hui ; il a pour seule fonction de jeter les bases sur lesquelles pourrait se construire un Réseau de convergence des mouvements sociaux (RCMS)


    Etaient présentes les organisations suivantes : Confédération paysanne, Construire un monde solidaire, Réseau Education Sans Frontières, Regarde à vue, Union Syndicale Solidaires, Sud-Ptt, Sud Santé-Sociaux, Sud Anpe, Campagne Civile Internationale Pour la Protection du PeuplePalestinien, Culture et Liberté, No-Vox, AC, Euromarches, Comité des Sans-Logis, Mouvement National des Chômeurs et des Précaires, Fédération Syndicale Unitaire, Atmf, Droits Devant, Initiative Pour un Autre Monde, Réseau Sortir du nucléaire, Banlieues du monde 93, Droit au Logement, Stop Précarité, Attac, Vamos.


    Un constat commun


    Le débat a permis de faire le constat commun : les luttes sociales, nationales ou locales, sont nombreuses, parfois victorieuses (CPE), mais le projet libéral et sécuritaire avance. Face à cela, la convergence des résistances et des luttes sociales doit s'amplifier. Il s'agit aussi d'élaborer des propositions alternatives porteuses d'un autre monde où les droits fondamentaux primeraient sur la loi du profit et de la concurrence, sur la précarisation généralisée de nos vies !


    Nous savons aussi par expérience que la période pré-électorale qui s'ouvre risque de centrer le débat sur les questions sécuritaires alors que ce sont les questions sociales qui devraient être au centre du débat politique.


    Nous refusons que les luttes sociales passent à la trappe dans cette période : au contraire, nous voulons peser sur le débat politique à partir de nos luttes, de nos revendications et de nos exigences !


    Construire un réseau de convergence


    A l'issue de ces deux réunions, les participants ont proposé de mettre en place un réseau permanent de convergence des mouvements sociaux.


    Ce réseau est ouvert à toutes les organisations du mouvement social, nationales ou locales, syndicats, associations, réseaux qui sont intéressées par cette démarche de convergence.


    Ce réseau en construction vise à :


     créer un cadre transversal de réflexion ;


     mutualiser les analyses et propositions ;


     exprimer des prises de position communes quand c'est possible ;


     faire circuler les informations sur les mobilisation dans chacun des secteurs ;


     valoriser les nouvelles formes de luttes et de résistances ;


     favoriser la convergences des mouvements sociaux à travers des actions communes


    A partir de notre discussion, il est apparu qu'il y avait urgence à construire des convergences sur quatre questions :


     la précarisation généralisée de nos vies ;


     la lutte contre un projet de société basée sur le tout sécuritaire et le contrôle social généralisé ;


     la lutte contre les discriminations ;


     le refus de la criminalisation des mouvements sociaux, de la répression comme réponse aux luttes et aux révoltes sociales et de la répression permanente comme mode de gestion des populations les plus défavorisées et les plus discriminées.


    Des projets


    Face aux risques de répression contre des militants de la Confédération Paysanne (et notamment Jean Emile Sanchez), il a été décidé de faire un communiqué commun le 18 juillet, le jour où le Tribunal de Montpellier rendait son verdict contre 16 militants de la Confédération Paysanne ayant mené une action syndicale sur le prix du lait.


    Trois initiatives communes ont été proposées à la discussion et retenues comme des initiatives permettant de commencer à concrétiser cette volonté de convergences :


     construire une grande initiative nationale autour du procès de Vienne (Isère) qui aura lieu le 27 octobre contre des militants de la Confédération Paysanne : articuler action contre la répression, espace de débats et moment festif et culturel.


     faire du samedi 2 décembre, journée de manifestation des associations de chômeurs et précaires, un rendez-vous des mouvements sociaux contre la précarisation généralisée.


     le projet de marches européennes contre la précarisation en juin 2007 ( entre le Sommet des Chefs d'Etat européens et le G8 de Rostock qui se tiendront en Allemagne). Certaines organisations (No Vox, les Marches européennes) travaillent déjà à cet objectif. Il faut donc voir comment nous en faisons un objectif commun et comment nous le construisons en France et en Europe pour qu'un maximum d'organisations s'y impliquent.


    Ces propositions seront débattues dans chacune des organisations présentes et proposées très largement à tous les mouvements sociaux susceptibles d'être intéressés par cette démarche de convergence.


    Des outils communs


    Il a été retenu le principe de mise en place d'une liste mail favorisant les échanges, la mise en place d'un site Internet et la possibilité de tenir des journées / soirées de formation commune. La question de l'utilisation militante de la vidéo a été aussi retenue comme un point d'appui possible pour nos actions.


    Le site sera mis en oeuvre dans le courant du mois de Septembre sur l'adresse :http://rcms.samizdat.net


    Il aura 4 fonctions :


     faire connaître le réseau, ses initiatives et ses prises de positions ;


     permettre aux organisations du réseau de mettre en ligne des productions qu'elles jugent intéressantes pour les autres ;


     faire un lien avec les sites des diverses organisations ;


     mettre en place un agenda des initiatives intéressants les mouvements sociaux.


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  • LE MANQUE D'AMOUR

    TOUT LE PROBLEME EST LA!

    COMMENT AVONS NOUS PU CREER UN TEL SYSTEME?

    SI CE N'EST PAR LE MANQUE D'AMOUR,DE SAGESSE?

    JE CROIS QUE NOUS DEVONS NOUS REMETTRE

    PROFONDEMENT EN QUESTION !

    NOS MODES DE VIE , DE NOUS RELATIONNER,

    IL FAUT CHANGER , EVOLUER !

    IL FAUT APPRENDRE A S'AIMER !

    A S'ACCEPTER LES UNS LES AUTRES!

    APPRENDRE A SURPASSER NOS DIFFERENCES

    ET CHERCHER CE QUI NOUS UNIS!

    SEULE L'UNITE PEUT NOUS SAUVER!

    L'UNITE DANS L'AMOUR ET LA LIBERTE!


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    Que ce soit l'Amour qui vous guide.


     

    Dans vos rires,


    dans vos yeux fatigués,


    que ce soit l'Amour...


    Dans vos espoirs,


    dans ce que vous gardez secret,


    dans ce que vous gardez pour un autre,

    que ce soit l'Amour...


    Dans vos dessins, vos images, vos poèmes


    et dans votre travail quotidien,


     


    que ce soit l'Amour qui vous sanctifie ...


     


     


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     « Vivre plus simplement pour que d'autres puissent tout simplement vivre »


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  • Nicolas Hulot, le pacte médiatique


    Le lancement du « pacte écologique » de Nicolas Hulot a bénéficié d'un accueil dythirambique dans les médias. Invité sur France-Inter, à la télévision, en Une du Figaro et du Monde, l'animateur de télévision est présenté partout comme un grand défenseur de la cause écologiste. Même Politis, journal qui se veut « alternatif » face aux médias dominants, titra : « Nicolas Hulot, le croisé de la décroissance ». Alors que l'ami de J.Chirac s'est toujours dit opposé à ce mouvement.
    Face à cette déferlante, il est utile de rappeler quelques faits sur Nicolas Hulot. Comment gagne-t-il sa vie? Quelles sont ses activités? Qui sont ses amis et soutiens ?, et surtout, quelles sont ses idées ? Bref, pourquoi le télé-écologiste aux discours inoffensifs et aux actions timides est un parfait « produit médiatique ».


    Nicolas Hulot est animateur de télévision, créateur de l'émission « Ushuaïa » depuis le début des années 1990. Pour ses quatre émissions annuelles, l'homme de télé est rémunéré la modique somme de 30 000 euros par mois. Il faut ajouter à cela les droits d'auteur qu'il touche pour ses ouvrages (Le Syndrome du Titanic s'est vendu à 160 000 exemplaires) et un pourcentage sur les ventes des livres et des DVD Ushuaïa.
    Mais plus qu'une émission de télé à grande audience, Ushuaïa, c'est un label « 100% rentable », comme le prouve le journal économique L'Expansion dans une enquête sur ses produits dérivés :
    « TF 1 a cédé en quinze ans la licence d'exploitation à plus d'une quinzaine de sociétés (L'Oréal pour les cosmétiques, Atol pour la lunetterie, Rhonetex pour les vêtements, Lexibook pour l'électronique grand public, Quo Vadis pour la papeterie...) et cautionné ainsi la commercialisation d'une soixantaine de produits dérivés en France. En jouant, même si la chaîne s'en défend, sur l'identification Ushuaïa-Nicolas Hulot pour les consommateurs.
    TF 1 estime à... 100 millions d'euros le chiffre d'affaires annuel généré par tous les produits griffés Ushuaïa. »
    (1)


    4x4 Ushuaia
    Parmi ses produits dérivés, citons un encens déclaré cancérigène par UFC-Que Choisir (220 microgrammes de benzène par m3), les gels douches en plastique, et le magazine appelé... Ushuaïa. (2) Dans ce magazine, que trouvons-nous ? De belles images de nature, et des reportages poignants sur les bonobos. Entre les deux, des publicités... pour les produits dérivés Nicolas Hulot : lunettes, gels douches, et DVD. Dans le premier numéro du magazine, sur les 10 premières pages, 7 sont des publicités. Les pages 2 et 3 sont une pub pour un véhicule haut de gamme Renault (Espace). Sur la dernière page - la plus lue après la couverture - figure une réclame pour un 4 x 4 Volvo vendu environ 50 000 euros : «Volvo XC90, la nature est si belle que pour la découvrir, il fallait un 4 x 4 aussi beau et respectueux »
    Il faut dire que Nicolas Hulot n'a jamais été un grand pourfendeur de l'automobile. Parmi les produits dérivés de la marque de TF1, il existe en effet le 4 x 4 « Ushuaïa » Nicolas Hulot, un Peugeot-Partner. Que les transports soient responsables de la plus grande partie des émissions de gaz à effet de serre importe peu. Cette voiture est écologique puisque, « l'air conditionné n'est proposé qu'en option, même sur le modèle Ushuaïa Grand Raid qui coiffe la gamme.» (3)
    La question se pose : Nicolas Hulot serait-il instrumentalisé par TF1 ? Laissons répondre l'intéressé : « TF1 décline des produits dérivés qui permettent à l'émission de télé d'être financée. Au début, j'ai été surpris par cette stratégie, mais je m'y suis fait. Cela ne me choque plus du moment que je garde le contrôle du contenu de l'émission et ma liberté de parole.(...) . Mais il est vrai que je me demande parfois jusqu'où on peut aller. » (1)


    Les sponsors
    Mais Nicolas Hulot ne se veut pas un simple animateur de télévision. Il veut « mettre sa notoriété au service d'une cause d'intérêt général » (4) En 1990, il crée la Fondation Ushuaïa qui prendre son propre nom cinq ans plus tard. Pour créer cette structure, forte de plusieurs dizaines de salariés, il faut de l'argent. Les premiers donateurs sont TF1, L'Oréal et EDF. Mais d'autres entreprises vont s'associer à Nicolas Hulot et faire un don : les autoroutes du Sud de la France, Bouygues Telecom, Valorplast, Apple, Décathlon, Énergie Système, ETT, Eurotherm, Giordano Industries, Grohe, Knauf, Lafarge, Saint-Gobain Isover, Siplast Icopal, Tetra Pak France, UGAP, Weber et Broutin, Yprema...
    Que les entreprises les plus polluantes, celle qui construit les autoroutes où rouleront toujours plus de voiture, celle qui transforme le pétrole en plastique jetable, celle qui génère des déchets nucléaires pour des millions d'années, celle qui bétonne la nature et celle qui vend à Coca-Cola du « temps de cerveau disponibles » puissent être des donateurs d'une telle fondation... n'est en fait pas très étonnant.
    Dans une échelle des valeurs juste, la charité est seconde derrière la volonté de justice. La charité ne devrait être là que pour pallier les dysfonctionnements d'une société humaine par nature imparfaite. Dans la société de consommation, au contraire, la charité devient première. La charité devient une sorte de « caution éthique » qui permet de légitimer l'ensemble du système. C'est exactement le rôle que joue Nicolas Hulot pour le système industriel. Partenaire des multinationales les plus polluantes (E.Leclerc, Bouygues, Lafarge...), il est la plus efficace façon pour la «mal-économie » d'éviter toute remise en cause qui ne soit pas seulement superficielle. Lilianne Bettencourt, troisième fortune de France, héritière de L'Oréal donne la pièce.
    la Fondation Nicolas Hulot (FNH) se cantonne à un vœu : l'« éducation à l'environnement ». Ses missions sont sobres et peu ambitieuses : « prendre conscience et faire prendre conscience “qu'il faut donner du sens au progrès”, que le progrès est synonyme de générosité et de solidarité ». Ou encore : « Prendre conscience et faire prendre conscience que les actes ont des conséquences qu'il faut évaluer avant leur mise en œuvre, qu'il faut penser ses actes.»
    Rassuré par de tels objectifs, l' afficheur publicitaire JCDecaux applaudit. La campagne pour la Fondation a été offerte par l'agence de pub CLM BBDO, et affichée gratuitement par l'entreprise Decaux, histoire de légitimer cette activité totalement délinquante et parasitaire qu'est la pub.



    Défi chez Bouygues
    Le groupe ASF s'enorgueillit aussi de collaborer à l'action de la Fondation. On peut lire sur son site Internet : « Attentif à l'intégration environnementale de ses autoroutes tout au long de leur concession, le groupe des Autoroutes du Sud de la France agit pour protéger le cadre de vie des riverains, préserver la diversité et la richesse naturelle et valoriser les paysages traversés. C'est donc naturellement qu'il a décidé de soutenir le programme de la Fondation Nicolas Hulot qui vise à enrayer la perte de la diversité biologique. » .
    Au final, Nicolas Hulot fait distribuer 3 millions de son nouveau Petit Livre Vert « Défi pour la Terre » dans les supermarchés Leclerc, et 100 000 dans les boutiques Bouygues Telecom, qui vendent des téléphones portables. Les mesures du « Défi pour la Terre » consistent à expliquer au peuple de fermer l'eau en se lavant les dents mais surtout de ne pas poser des questions dérangeantes aux multinationales.
    Pour le télé-écologiste, il n' y a pas de contradiction. « Quant aux puristes qui lui reprochent de financer sa fondation avec les dons d'entreprises pas toujours écologiquement correctes, il rétorque qu'il préfère l'argent privé à l'argent public et précise qu'il part du principe “que l'on peut faire évoluer les entreprises de l'intérieur”. La preuve : il a été invité à parler de développement durable devant les cadres du groupe Bouygues. » (6) E. Leclerc est d'accord le dit d'une autre façon: « C'est vrai, [le développement durable] est un concept à la mode. Tant dans le monde des entreprises que dans tout débat de société. Et alors ? De tout temps, les marchands ont su récupérer les bons slogans. » (7)


    Pagny, Besson, Miss France
    Nicolas Hulot a des amis, beaucoup d'amis, pour le soutenir dans sa démarche. Lors du lancement de son dernier livre, le Pacte écologique, écrit en réalité par l'ancien rédacteur en chef du Monde, Jean-Paul Besset, était présent « une brochette d'amis du show-biz de quoi faire pâlir d'envie un Nicolas Sarkozy» (8) : Corinne Lepage, le patron de Véolia environnement Henri Proglio (aussi membre du groupe d'armement Thalés), Julien Clerc, Luc Besson, Mathieu Kassovitz et « revenu de Patagonie, Florent Pagny en tenue kaki d'explorateur ». Nous gardons la « liberté de penser » que cette aéropage n'est pas le plus crédible pour parler d'écologie et de social.
    Sylvie Tellier, Miss France 2002, a elle aussi signé le « Défi pour la terre » : elle « choisit des appareils économes en énergie », « préfère les produits respectueux de l'environnement », « utilise moins la voiture pour aller travailler », « conduise souplement et moins vite ». (9)
    Un autre ami de Nicolas Hulot est Yves Paccalet, auteur d'un opus nauséabond au titre évocateur : L'humanité disparaîtra, Bon débarras ! (10), largement applaudi par els journalistes, qui n'ont certainement pas pris le temps de lire le livre. L'humanité y est décrite comme une « tumeur » « affreuse, bête et méchante », un « cancer » qui se développerait avec pour moteur la « pulsion sexuelle ». « Elle nous incite à nous multiplier comme le font aussi les poux, les cafards, les rats... », écrit ce grand humaniste, invité, entre autres, sur Ushuaïa TV (11).


    Idées pâles
    Pour Jean-Paul Besset, principal rédacteur des livres publiés sous le nom de Nicolas Hulot, celui-ci est « un homme libre ». Le doute sur son éventuel candidature est savamment maintenue. « Comme grand témoin, il se faisait balader. C'est pourquoi il a décidé de passer à un autre stade, de devenir acteur en s'engageant dans la bataille politique à l'occasion de l'élection présidentielle ». (12)
    Celui qui a refusé plusieurs reprises un poste de ministre de l'Environnement se lancerait-il enfin en politique ? Dans cette optique, le « pacte écologique » lancé aux candidats à la présidentielle devrait donner la teneur d'un programme écologique ambitieux. Or, son maigre contenu ne peut que frapper un observateur attentif. Homme de communication, Nicolas Hulot lance « 10 objectifs » et « 5 propositions », mais ceux-ci sont très imprécis. Concernant l'agriculture, il s'agit de « concilier la production agricole avec le respect de l'environnement ». Le mot « biologique » n'est pas prononcé. Sur la santé, il faut engager une « politique de prévention » envers les pesticides et les OGM. Les mots « réduction » ou « interdiction » est honnis. À peine apparaît timidement le mot « taxe » sur les carbones, qui est la seule proposition forte, dont s'emparent les journalistes. Les deux dernières propositions quittent le terrain de l'écologie pour plaider en faveur de la « démocratie participative » et de l' « éducation à l'environnement ». De même, sur le site Internet du Pacte écologique, on cherchera vainement « le quart de la moitié du commencement » d'un programme politique.
    D'où vient alors que Nicolas Hulot bénéficie de l'image d'un homme courageux, qui demande des mesures fortes ? Politis a même décrit Nicolas Hulot comme un « croisé de la décroissance » dans on édition du 9 novembre, alors que l'animateur a dit lui-même : « Je ne crois pas à la décroissance économique. (...) Progressivement, il est possible de créer de nouvelles filières sans toucher à la croissance. » « Il faut se développer autrement et non cesser de le faire » (13) En cela, il est fidèle à une des missions de sa Fondation : « Prendre conscience et faire prendre conscience que les engagements écologiques, sociaux et économiques doivent êtres conjoints. Qu'ils représentent un investissement positif sur le long terme ».
    Cette position conciliante envers la logique du marché explique son ambiguïté sur la question nucléaire, « Il ne faut pas fermer la porte à une éventuelle quatrième génération de centrales. », a-t-il déclaré dans Le Monde (14). Rappelons que le logo d'EDF est sur la première page du site de la FNH, et l'entreprise honorée comme un « partenaire fondateur ».


    « Il n'attaque pas... »
    Faire de la politique, proposer des lois, mettre des limites à l'appétit des multinationales ou des consommateurs est un langage étranger à l'animateur de TF1. Ancien photographe du Paris-Dakar reconverti dans l'édition de luxe, Yann Arthus-Bertrand fait partie du réseau Hulot. Il résume l'attitude politique du clan Hulot:
    « Ce qu'il me plaît, c'est qu'il n'attaque pas. Moi qui ai toujours voté pour les Verts, cette fois-ci je ne voterai pas pour eux. Par leur idéologie antilibérale, antinucléaire, ils ont tout gâché »
    « Il n'attaque pas », il ne fait pas de politique. Le journaliste du Figaro note que « le philosophe Pierre-André Taguieff (...) applaudit lui aussi la démarche “dépolitisée” de Hulot : “Il ne répond pas seulement à un mouvement d'opinion, mais à un phénomène moral. La prise de conscience écologique, c'est aussi un retour du sacré, et la fin d'un appauvrissement spirituel” ».(8) Tout est dit : l'écologie reste dans une dimension morale, donc hors de la sphère d'action politique. Le tout est non de légiférer , mais de suivre la voie Hulot : « prendre conscience et faire prendre conscience »... Les capitalistes en rigolent encore.
    Tout cela fait un bon produit médiatique, pas dérangeant, qui emporte l'enthousiasme. Hulot sait parler vrai, c'est un bon client, et les journalistes sont en terrain connu : ils s'interviewent entre confrères. Télérama a ainsi consacré huit pages de son numéro du 5 février 2005, dont sa couverture, à l'animateur de télévision Nicolas Hulot. « Châtain. Coupe de cheveux à rendre fou un coiffeur. Un tatouage sur l'épaule, une queue de baleine en pendentif [...] L'œil gauche cligne parfois comme une aile d'oiseau mouche. »
    Le 8 novembre, Nicolas Hulot a droit à une pleine page dans le Figaro. « Loin de prôner une "décroissance" appelée des voeux par certains», le héraut de l'écologie entend plutôt "redonner du sens au progrès". "C'est pragmatique et pas dogmatique", lance l'intéressé». Est-ce pour cela qu'il plaît au quotidien détenu par Serge Dassault, fabricant d'armes, lui aussi pas dogmatique dans le choix de ses clients ?


    conclusion
    Nicolas Hulot ne sert pas la cause écologique. Par les mesurettes qu'il propose et ses accointances avec les entreprises françaises les plus polluantes, il contribue à faire passer l'idée que la capitalisme et le profit sont conciliables avec un environnement préservé.
    Nicolas Hulot permet aux entreprises destructrices de se donner bonne conscience en finançant des programmes d'éducation à l'environnement.
    Nicolas Hulot ne parle jamais de la question sociale, celle qui fait que les premières victimes des pollutions (visuelles, sonores, aérienne) seront aussi les catégories les plus pauvres.
    Nicolas Hulot participe au recul du politique dont nous aurions tant besoin pour apporter des solutions au drame écologique, mais aussi social et culturel dont notre planète souffre.


    Sophie Divry pour decroissance.org


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