• Alors Almitra parla à nouveau et dit, Et qu'en est-il du Mariage, maître ?

    Et il répondit en disant :

    Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours.

    Vous serez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours.

    Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu.

    Mais laissez l'espace entrer au sein de votre union.

    Et que les vents du ciel dansent entre vous.

    Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une chaîne.

    Laissez le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes.

    Emplissez chacun la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même coupe.

    Donnez à l'autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.

    Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul.

    De même que les cordes du luth sont seules pendant qu'elles vibrent de la même harmonie.

    Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre.

    Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.

    Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :

    Car les piliers du temple se tiennent à distance,

    Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre.


    votre commentaire
  • Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour.

    Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit :

    Quand l'amour vous fait signe, suivez le.

    Bien que ses voies soient dures et rudes.

    Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.

    Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.

    Et quand il vous parle, croyez en lui.

    Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.

    Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.

    De même qu'il vous fait croître, il vous élague.

    De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,

    Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre.

    Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.

    Il vous bat pour vous mettre à nu.

    Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.

    Il vous broie jusqu'à la blancheur.

    Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple.

    Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.

    Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.

    Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour.

    Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne,

    Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.

    L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.

    L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.

    Car l'amour suffit à l'amour.

    Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu".

    Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours.

    L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir.

    Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi :

    Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.

    Connaître la douleur de trop de tendresse.

    Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ;

    Et en saigner volontiers et dans la joie.

    Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ;

    Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ;

    Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;

    Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres


    votre commentaire
  • " La Raison sans la Connaissance est comme un sol inculte ou un corps humain sous-alimenté "  (Khalil Gibran, La voix de l'éternelle sagesse.)


    votre commentaire
  •               Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits. 

    Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos cœurs.

         Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.


                       Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.


                                       Et il est bon qu'il en soit ainsi.

     La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,


                    Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.


             Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu,

       Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,


                             Car le soi est une mer sans limites ni mesures.


                                      Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité",

                                     mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité".


                               Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme".

                   Dites plutôt: "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin".


                                    Car l'âme marche sur tous les chemins.


                                 L'âme ne marche pas sur une ligne de crête,

                                      pas plus qu'elle ne croit tel un roseau.

                                                    L'âme se déploie,

                                   comme un lotus aux pétales innombrables.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique